Elle avait voulu en finir avec des légendes qui entourent la star de la chanson française.
La Môme Piaf…
Pour elle, ce n’était pas une croqueuse d’hommes comme trop souvent entendu mais « une midinette qui à chaque fois y croyait. Elle vivait sa passion. Elle n’était pas non plus une droguée mais elle souffrait de rhumatismes articulaires et lorsque les médicaments ne faisaient plus d’effet, elle en prenait pour se soulager (morphine essentiellement). Elle était cultivée et son enfance miséreuse n’a jamais existé ». Il ne fallait pas attaquer son Edith en sa présence car Ginou, si gentille en apparence, pouvait devenir cassante et sans appel. Pour elle, il y avait un avant et un après Marcel Cerdan : « ces deux-là étaient fusionnels, ils auraient fini ensemble. Après sa mort, elle n’a plus été la même, elle ne souriait plus de la même manière… ».
Le Festival de Cannes…
Après Piaf, elle était venue s’installer au Cannet, elle adorait la Côte d’azur et elle s’était entichée du Festival de Cannes. Durant des années, elle a été la bonne Fée des cinéphiles. Mon premier badge, c’est elle qui me l’avait donné. Quand on voulait vraiment assister à une séance, il fallait aller la voir. Elle écoutait vos arguments et si elle les estimait justes, vous aviez votre laisser passer. Tout le monde la connaissait à Cannes durant le Festival. Son avis était respecté et sa personnalité d’une bienveillance absolue, aussi. Certains n’hésitaient pas à l’appeler « Ma Ginou ». Elle ne se formalisait jamais après une marque d’affection. En fait, elle était à l’image de sa « patronne », comme la Môme Piaf, elle était une midinette qui a trouvé dans le cinéma à l’image de son immense cœur. Adessias Ginou !
Pascal Gaymard