Accueil À la Une HOMMAGE : André Bemon nous a quittés…

HOMMAGE : André Bemon nous a quittés…

L’ancien patron du cinéma Mercury, cinéma emblématique de Nice, nous a quitté à l’âge de 93 ans.

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Tout d’abord, un passionné de cinéma, oui, mais aussi de théâtre, peut-être sa vraie marotte comme il le prouvera à la fin de sa vie en rachetant La Comédie des Boulevards à Paris.

Du Polythéama au Mercury…

Au départ, rien ne prédestinait ce fils de maroquiniers, célèbres à Nice pour ces deux magasins qui portent son nom, rue Barla et avenue Jean Médecin. Mais il ne sera pas le continuateur de la lignée familiale. Non, lui, c’est l’Art et la culture qui l’intéresse. Il sera visionnaire en la matière rachetant le Polythéama de Nice dont il fera le Mercury, le premier complexe ouvert à Nice, place Garibaldi, avec 12 salles : 9 (là où se trouve actuellement l’Espace des Associations) + 3 dans l’actuel cinéma Jean-Paul Belmondo. Avant les Pathé et autres complexes bien connus des cinéphiles Niçois… Mais la concurrence le rattrapera et il vendra à la municipalité de Jacques Peyrat le site des 9 salles tout en gardant les 3 salles du théâtre des enfants. Car ces salles-là étaient dédié au jeune public avec films pour enfants, pièce de théâtre, goûters… En septembre 2007, le 26, André Bemon a vendu au Département des Alpes-Maritimes, présidé par Christian Estrosi, le Mercury et ses 3 salles restantes. Le maire, Jacques Peyrat, n’avait pas voulu préempter, c’est donc le Département 06 qui s’est substitué à la Ville de Nice. A l’époque, le message était clair : « on ne peut pas laisser ce lieu emblématique devenir un énième supermarché de proximité »…

Le théâtre, la musique, la photo…et le cinéma

Cinéma Art & Essai par nature, le Mercury est devenu en 2021, à la mort de ce si grand comédien le 6 septembre, le Jean-Paul Belmondo, par décision commune du président du Département, Charles Ange Ginésy, sur proposition d’Éric Ciotti, président de la commission des finances. A chaque événement du cinéma, André Bemon était invité et il était présent comme lors de l’inauguration des nouveaux écrans numériques dans le hall et la façade du cinéma. Sa veuve, Elise, qui a partagé sa vie durant 34 ans, se souvient aussi qu’il était un féru de piano. « A 17 ans, il a même écrit un opéra qui a été joué à Oran ». Plus tard, il récidivera avec « Mon Mari est amnésique qui sera joué à l’Acropolis avec un beau succès populaire ». Finissons-en avec une légende urbaine sur Freddy Mercury dont André Bemon serait fan d’où le nom donné au complexe cinématographique. Ceci est complétement faux. A l’époque de la création dudit complexe en 1978, le nom Mercury était une référence nationale dans le monde du cinéma (comme l’atteste le Mercury des Champs Elysées). Celui de Nice en était le dernier de cette longue tradition. Mais laissons les légendes s’écrire… André Bemon est celui qui gérera aussi le Pax rue de la République ou le Méliès bd Risso. Alors gageons que là où il se trouve, ce reporter photo organise des séances Art & Essai pour les Anges et les Archanges. Adessias André.

Pascal Gaymard

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