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Entretien avec Eric Pauget : « Macron va tuer le sport en France ! »

Tout le parcours d’Eric Pauget se dessine autour de celui de son mentor, Jean Leonetti, dans cette Ville d’Antibes que tous les deux aiment tant.

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Aujourd’hui Député de la 7ème circonscription comprenant la ville d’Antibes depuis 2017, Eric Pauget a succédé à Jean Leonetti suite à la loi sur le non-cumul des mandats. Sa carrière politique, il l’a débuté en 1995 comme conseiller municipal sur la liste de… Jean Leonetti. En 2001, il devient son adjoint aux sports puis la même année, conseiller général du canton Antibes-Biot à 30 ans ce qui en fait le benjamin de l’assemblée départementale. Réélu en 2008, tant au département qu’à la Ville, il prend outre les sports, les délégations à la Jeunesse et à la Prévention de la délinquance avant de passer 1er adjoint en 2014. En 2015, il devient vice-président délégué aux sports au Département sous la présidence d’Eric Ciotti. Depuis 2017, il est donc Député avec comme suppléante, Alexandra Borchio-Fontimp. Rencontre…

L’ANTIBOIS : Que vous inspire votre parcours politique ?

Eric Pauget : J’ai tout appris en politique dans le sillage de Jean Leonetti. A la base, je suis un militant RPR, lui était et reste plutôt centriste. Nous nous sommes rejoints dans l’UMP et aujourd’hui chez Les Républicains. Ce grand parti de la droite et du centre, nous l’appelons tous les deux de nos vœux…

L’ANTIBOIS : Que pensez-vous des résultats des élections internes chez Les Républicains du 13 octobre 2018 ?

E.P. : C’est une belle victoire, méritée, pour Éric Ciotti avec une belle participation de plus de 69 %. Je l’ai soutenu dans cette candidature. Éric Ciotti a été un président du Département exemplaire qui m’a fait confiance en me nommant Vice-président. Il a toujours été loyal et fidèle avec Antibes et moi et j’ai vu sa capacité de travail, c’est un vrai gestionnaire. Et même si nous avons des sensibilités différentes puisque je travaille avec Valérie Pécresse dans son mouvement, « Libres ! », nous nous entendons parfaitement.

« J’ai tout appris de Jean Leonetti »

L’ANTIBOIS : Pourquoi Valérie Pécresse ?

E.P. : D’abord, elle entretient un lien particulier avec Antibes au travers de son oncle, Georges Roux. Après, ça a matché avec elle. Nous sommes attachés à notre famille politique et aux valeurs républicaines de la Droite. « Libres ! » est un mouvement d’idées, un cercle de réflexions. J’en suis membre avec le maire de Cannes, David Lisnard. Notre famille politique doit rester unie si on veut être crédible pour une alternance politique. Il faut pouvoir se parler tous ensemble. Cette volonté de dialogue, c’est aussi le leitmotiv de Jean Leonetti, aujourd’hui numéro 2 chez Les Républicains.

L’ANTIBOIS : Que vous inspire Emmanuel Macron ?

E.P. : C’est un technocrate issu de la finance internationale. Il a une vision anglo-saxonne et très parisienne. Il ne tient pas compte de l’ADN républicain de la France, il est déconnecté de notre histoire républicaine. Je prends un exemple qui me tient à cœur. A propos du budget des sports, cela illustre bien sa manière de faire. Il a annoncé unilatéralement et sans discussions préalables la baisse de 30 % de ce ministère et la suppression de 1600 conseillers sportifs avant 2022. C’est tout simplement la mort du modèle sportif public Français ! Exit le travail des animateurs dans les petits clubs qui ne sera plus relayé sur le plan national. C’est brutal et violent. A Antibes, nos pôles natation, gymnastique, trampoline ou voile sont directement menacés tout comme notre CREPS ou notre pôle espoirs Basket. On ne mesure pas les dégâts que cette décision brutale et violente fait courir demain au sport de haut niveau en France. Le sport français n’a pas la capacité de muter aussi rapidement et drastiquement.

L’ANTIBOIS : Un autre coup de gueule ?

E.P. : En juin dernier, j’ai questionné le gouvernement sur le communautarisme islamique qui gangrène notre société. J’ai demandé au ministre de l’Intérieur qu’aucune loi religieuse ne soit supérieure aux lois de la République. Je n’ai pas eu de réponse claire. C’est l’une des failles de La République en marche (LREM). Macron croit qu’il est possible de juxtaposer les communautés comme à Londres, c’est une erreur historique que l’on paiera cher.

« La méthode Macron : brutale et violente ! »

L’ANTIBOIS : Que faites-vous à l’Assemblée nationale ?

E.P. : Je siège dans la commission économique qui comprend le logement, les entreprises, le numérique, les nouvelles technologies, le tourisme… autant de sujets qui me tiennent à cœur et qui sont en lien avec notre circonscription qui comprend Sophia Antipolis. Je suis notamment rapporteur sur le tourisme. J’ai remis un rapport en 2017 sur la sécurité après les attentats, la simplification des normes et la promotion d’Atout France. Celui de 2018 portera sur l’innovation, le numérique et la diversification de l’offre touristique : tourisme de mémoire, sportif, gastronomique.. Autant d’intérêts qui peuvent nous permettre de lutter contre la désertification des territoires. Je souhaite aussi que les missions d’Atout France se recentrent quelque peu sur les touristes Français plutôt que d’agir uniquement sur l’international.

L’ANTIBOIS : Est-ce facile de travailler à l’Assemblée en étant dans l’opposition ?

E.P. : C’est très dur. Nous sommes 100, ils sont 350 députés. Ils sont très « godillots » et n’ont pour la plupart aucune expérience de la chose publique. Sur les 250 amendements que j’ai déposés en 1 an, seulement 5 ont pu être votés. Il n’y a que très peu de dialogue, pour LREM, rien d’intéressant ne peut venir de l’opposition…

L’ANTIBOIS : Gardez-vous un lien avec Antibes ?

E.P. : Bien sûr ! Je suis toujours conseiller municipal sans délégations comme le prévoit la loi mais Jean Leonetti a tenu à ce que je sois président du groupe de la majorité municipale. Cela me permet de suivre toutes les grandes orientations de la Ville notamment sur nos trois grands dossiers que nous avons défendu lors de la campagne à savoir la rénovation du stade nautique, la création de la base voile au Ponteil et la reconstruction du conservatoire de musique. Aujourd’hui, 90 % de notre programme est réalisé. J’aurai pu rester conseiller départemental car un député a droit à un mandat local mais j’ai préféré Antibes, c’est ma ville de cœur.

L’ANTIBOIS : Que peut-on vous souhaiter aujourd’hui ?

E.P. : Intellectuellement, je m’épanouis pleinement sur le plan national comme local. Je travaille en étroite collaboration avec Jean Leonetti. Nous sommes toujours en train de parler de l’avenir de la Ville et de l’Agglomération. Cela dure depuis 23 ans. C’est une relation particulière, de confiance, d’amitié et de loyauté. Comme lui, je crois à l’humain, à la chose publique, au dialogue.

Propos recueillis par Pascal Gaymard

Questionnaire à la Proust :

Le principal trait de votre caractère ? La bienveillance et l’empathie

La qualité que vous préférez chez un homme ? La sincérité

La qualité que vous préférez chez une femme ? La sincérité

Le bonheur parfait pour vous ? Aimer et être aimé

Où et à quel moment de votre vie avez-vous été le plus heureux ? Quand mes 3 enfants s’épanouissent

Votre dernier fou rire ? Le dernier weekend après l’adoption d’une Bergère suisse qui a été confrontée à notre Jack Russel, nos deux chiens

La dernière fois que vous avez pleuré ? Il y a 15 jours lors des 70 ans de ma mère où nous avions rassemblé toute le famille et les amis sans qu’elle ne le sache

Votre film culte ? Braveheart

Votre occupation préférée ? Méditer, contempler, marcher dans la nature. J’ai commencé le chemin de Compostelle avec mon père mais on ne l’a pas encore fini

Votre écrivain favori ? Pas un en particulier

Votre livre de chevet ? Le Prophète de Khalil Gibran

Votre dernier livre ? Les Fables de La Fontaine que j’ai relues

Votre héros ou héroïne dans la vie ? Mes deux grands pères pour la valeur travail

La figure historique que vous admirez ? De Gaulle

Votre héros de fiction ? Jean Valjean

Votre musicien préféré ? Mozart

La chanson que vous chantez sous la douche ? L’hymne de l’Écosse

Votre couleur préférée ? Bleu

Votre boisson préférée ? Un verre de Bordeaux

Que possédez-vous de plus cher ? Mes enfants

Les fautes pour lesquelles vous avez le plus d’indulgence ? Je ne suis pas rancunier, j’oublie vite

Qui détestez-vous vraiment ? La bêtise, la méchanceté et la malhonnêteté intellectuelle

Si vous deviez changer une chose dans votre apparence physique ? Me tenir plus droit

Quel serait votre plus grand malheur ? Un problème de santé de mes enfants

Votre plus grande peur ? Perdre un enfant

Votre plus grand regret ? Je n’en ai pas, je regarde toujours devant

Qu’avez-vous réussi de mieux dans votre vie ? Ma famille

Votre devise ? « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer »