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CORONAVIRUS : 5 questions sur la chloroquine

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Ce dimanche matin, Christian Estrosi a annoncé qu’il serait maintenant possible de recevoir au CHU de Nice le protocole mis en place par le professeur Didier Raoult comprenant de la chloroquine pour les personnes atteintes du coronavirus. Qu’est-ce que la chloroquine ? Et pourquoi est-elle aujourd’hui au cœur de toutes les attentions ? Faisons le point.


1) La chloroquine c’est quoi ?
Il s’agit d’un antipaludique qui est utilisé en médecine depuis plus de soixante ans. On le prescrit notamment dans les pays d’Amérique du Sud, d’Afrique, ou d’Asie du Sud-Est, aux climats équatoriaux et tropicaux ou les moustiques transmetteurs pullulent. On l’utilise en prévention mais aussi comme traitement. On parle aussi de l’hydroxychloroquine qui est un dérivé de la Chloroquine ou de Plaquenil qui est le nom commercial du médicament.

2) Pourquoi utilise-t-on la chloroquine contre le coronavirus ?
Ces dernières semaines des études provenant de plusieurs pays ont testé les effets de la Chloroquine sur le coronavirus qui touche aujourd’hui plus de 188 états dans le monde. C’est notamment le cas de la Chine (foyer de l’épidémie) et de la Corée du Sud. En France, c’est à Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Méditerranée de Marseille que la première étude a été réalisée. L’équipe est menée par le professeur Didier Raoult, un des plus grands infectiologues français, reconnu sur la scène internationale. Dans son étude, il a testé sur une partie des patients la chloroquine et sur une autre il a combiné ce médicament avec un antibiotique, l’azithromycine.

3) Quels sont les résultats ?
C’est encore Didier Raoult qui en parle le mieux. Dans une vidéo postée sur Youtube, il y a moins d’une semaine (et déjà visionnée plus d’un million de fois), il présente les résultats de son étude effectuée sur 24 patients. Résultats qu’il a comparé avec des patients d’autres CHU qui eux ne recevaient pas le traitement. Conclusion ? « Ceux qui n’ont pas reçu le Plaquenil sont encore porteurs à 90 % du virus au bout de six jours, tandis que ceux qui ont reçu le traitement sont 25 % à être positifs« . En d’autres termes, le traitement aurait donc guéri les 3 quarts des patients. De plus, ceux qui ne sont pas guéris mais qui ont aussi reçu le traitement, ont vu la charge viral diminuer de manière très significative.

4)  Est-ce un traînement miracle ?
A en croire Didier Raoult, il s’agit d’un traitement efficace contre le coronavirus. Depuis la présentation de ses résultats, plusieurs voix se sont levées devant l’emballement de l’opinion publique. Si les médecins ne remettent pas en cause les résultats, c’est la méthodologie qui est pointée du doigt. L’essai clinique effectué à Marseille est trop petit pour être véritablement significatif selon certains. De plus, on a l’habitude de tester ce genre de médicaments en double-aveugle avec des placebos. D’autres aussi parlent des effets secondaires de la chloroquine sur l’organisme.

5)  Allons-nous vers une généralisation ?
Face à ces résultats « prometteurs« , le gouvernement a décidé de développer les essais cliniques dans d’autres CHU de France. Le protocole a aussi rejoint le programme européen Discovery d’essais pour trouver un traitement avec d’autres méthodes. En attendant, le ministre de la Santé Olivier Veran, a déjà annoncé que si les résultats étaient positifs, la France avait de quoi produire en quantité industrielle l’antipaludisme. Sanofi, producteur de la chloroquine s’engage lui « à mettre son traitement à la disposition de la France et à offrir plusieurs millions de doses qui pourraient permettre de traiter 300 000 patients», a indiqué à l’AFP un porte-parole du laboratoire.


Aux Etats-Unis, Donald Trump s’est montré très optimiste au sujet de la chloroquine suite aux résultats (notamment français) et plusieurs labos comme Bayer ou Teva ont déjà promis de livrer plusieurs dizaines de milliers de doses aux Américains, tandis que Mylan a annoncé relancer sa production du fameux médicament.

En attendant les résultats des nouveaux essais, l’IHU de Marseille a décidé de continuer à traiter tous les nouveaux cas confirmés avec ce traitement. Pour les médecins phocéens, c’est une question de « morale » de prescrire systématiquement la chloroquine. Les jours qui viennent nous diront s’ils avaient raison.

Andy Calascione