Le Festival de Cannes est devenu itinérant en attendant la version 2021 qui devrait se dérouler du 11 au 22 mai prochains. La fin de cette itinérance qui a conduit Thierry Frémaux, son délégué général, à Venise, Toronto, Deauville, Rome, Busan, Tokyo, Lyon au Festival Lumière, a trouvé son aboutissement sur la croisette. Quoi de plus normal…
Quatre avant-premières…
Pour ces trois jours qui sont passés entre le couvre-feu et le confinement, Thierry Frémaux a proposé 4 avant-premières et la sélection officielle des courts métrages ainsi que ceux de Ciné-Fondation. Ainsi, les Cannois et les cinéphiles locaux ont pu voir deux films français et deux films étrangers : UN TRIOMPHE avec Kad Merad, LES 2 ALFRED avec Sandrine Kiberlain, mais aussi AU COMMENCEMENT de la débutante géorgienne, Dea Kulumbegashvili, et TRUE MOTHERS de la Japonaise, Naomi Kawase, une habituée de Cannes. Outre cette parité sur les films français/étrangers, il y a deux femmes, deux hommes à la réalisation. Malgré le COVID, le public a répondu présent, preuve s’il en était de l’aspect magique des marches qui pour le dernier jour, étaient devenues noires après l’attentat islamiste de Nice.
Une Palme d’Or égyptienne pour les courts
Une Palme d’Or a bien été décernée aux courts métrages. Le lauréat, l’égyptien, Sameh Alaa, pour « I’m afraid to forget your face », a reçu son prix dans des conditions étranges. Le producteur, Charles Gilibert, de se souvenant plus du titre et Thierry Frémaux lançant un appel à la salle : « Quelqu’un aurait-il un programme des 11 films courts en Compétition ? ». Les autres membres du Jury (sans président), étaient les réalisateurs, Claire Burger, Rachid Bouchareb, Dea Kulumbegashvili, et les comédiens, Céline Sallette et Damien Bonnard. Et bien sûr Charles Gilibert, soit 3 femmes et 3 hommes.
Un 1er prix Ciné-Fondation pour une Indienne
Dans la compétition des films d’école qui étaient 17 en compétition pour la Ciné-Fondation, le 1er prix est revenu à « Catdog » de l’Indienne, Ashmita Guha Neogi, puis « My Fat arse and I » de la Polonaise, Yelyzaveta Pysmak (2ème prix), « Contraindications » de la Roumaine, Lucia Chicos, et « I want to return return return » de l’Allemande, Elsa Rosengren (3ème prix), soit que des femmes. Si cette édition était privée de faste, de public derrière les barrières, de cérémonial sur les marches, plus de touristes que de cinéphiles locaux, c’était tout de même nécessaire que le Festival 2020 soit à Cannes.
Un Festival de Cannes « sûr » en 2021 selon Thierry Frémaux
Restent les mesures qui pourraient être imposées en mai prochain et qui nécessairement gâcheront un peu la fête : 50% des places, un siège d’écart entre chaque spectateur, masque obligatoire, portique de sécurité avec caméra thermique, et nuage de spray désinfectant… Dans tous les cas de figure, le Festival version 2021 devrait avoir lieu. Les dates du 11 au 22 mai sont bloquées mais Thierry Frémaux a réservé trois autres possibilités… Chat échaudé craint l’eau froide. Il est vrai que deux annulations consécutives du Festival de Cannes seraient préjudiciables à sa pérennité… Alors, espérons et soyons optimistes, comme l’est le délégué général.
Pascal Gaymard