Et le jury présidé par Spike Lee aura fort à faire puisque ce n’est pas les films sur une année mais plutôt « sur une année et demie ».
De grands noms et quelques néophytes…
Bien sûr, les gestes barrières, la distanciation sociale et le port du masque sont recommandés, « l’épidémie étant toujours là » selon Thierry Frémaux, mais les stars devraient pouvoir monter les Marches sans ledit masque… Dès lors, du 6 au 17 juillet, les festivaliers auront droit à un programme de rêve. Tous ceux qui étaient annoncés selon les fuites ici et là, seront présents au premier rang desquels l’Italien Nanni Moretti avec «Tre Piani», l’Américain Sean Penn avec «Flag Day», le Russe Kirill Serebrennikov avec «Petrov’s flu» et le Français Jacques Audiard pour «Les Olympiades», «The French Dispatch» de l’Américain, Wes Anderson, qui s’ajoutent aux déjà partants tels qu’«Annette» du Français Leos Carax (pour l’ouverture), ou encore «Benedetta» du Néerlandais, Paul Verhoeven. « Bergman Island » de Mia Hansen-Love, « Memoria » d’Apichapong Weerasethakul, « Tout s’est bien passé » de François Ozon, « Un héros » d’Asghar Farhadi, ou encore « France » de Bruno Dumont de retour en Compétition Officielle (après un passage par Un Certain Regard), et « Titane » de Julia Ducournau que l’on avait annoncé comme partant, sont bien là.
Nouvelle sélection : « Cannes Premières »
Ils s’ajoutent à d’autres pépites auxquelles nous croyons comme « Haut et fort » de Nabil Ayouch qui sonde les aspirations de la jeunesse marocaine, par celui qui avait réalisé le sublime « Much Loved », Catherine Corsini pour « La Fracture » qui revient sur la crise des gilets jaunes, et « Lingui » du Tchadien, Mahamat-Saleh Haroun, sur le tabou de l’avortement en Afrique… Cannes, une nouvelle fois, sera à l’écoute des fracas du monde. Il en sera de même pour les films sélectionnés Hors Compétition comme «De son vivant» d’Emmanuelle Bercot avec Cécile de France, Benoit Magimel. Et Catherine Deneuve qui, promis, sera sur les Marches bien qu’elle ait été hospitalisée dernièrement pendant le tournage du film. «Stillwater» de Tom Mc Carthy tourné à Marseille avec Matt Damon et Camille Cottin, fait aussi partie des films particulièrement attendus. À ce propos, Thierry Frémaux a annoncé la création d’une nouvelle section intitulée«Cannes Premières» qui sera ouverte aux cinéastes «confirmés» qui ont déjà été sélectionnés en compétition. Dès lors, Arnaud Desplechin avec «Tromperie», Eva Husson pour «Mothering Sunday», Kornel Mundruczo, « Evolution », Mathieu Amalric avec « Serre-moi fort », Hong Sang-Soo pour « In front of your face », Andrea Arnold, « Cow », ou Samuel Benchetrit avec « Cette musique ne joue pour personne », essuieront les plâtres de cette nouveauté. Derrière, nous sentons bien que le délégué général a eu toutes les peines du monde pour faire sa liste des 24 et que comme l’équipe de France, il en aurait bien pris 26…
Jodie Foster, Palme d’Or d’honneur…
Mais Cannes, c’est aussi des séances spéciales qui seront tout aussi courues avec deux films qui retiennent toute notre attention, « JFK Revisited : Through the looking glass » d’Oliver Stone et « Jane par Charlotte » de Charlotte Gainsbourg. Pour l’instant, une seule séance de minuit est prévue : « Oranges sanguines » de Jean-Christophe Meurisse. Gageons qu’il y en aura d’autres. Dans l’autre sélection officielle, Un Certain Regard, «Bonne mère » de Hafsia Herzi retient toute l’attention, elle qui avec « Tu mérites un amour » avait démontré en 2019, son talent de mise en scène, appris aux côtés de son mentor, Abdellatif Kechiche.
Pour le reste, sachez que Cristian Mungiu, Palme d’Or en 2007 pour « 4 mois, 3 semaines, 2 jours » sera le Président de la 60e édition de la Semaine de la Critique, et que Jodie Foster recevra, lors de la cérémonie d’ouverture, une Palme d’Or, pour l’ensemble de sa carrière, succédant ainsi au très émouvant Alain Delon mais aussi à Bernardo Bertolucci, Jane Fonda, Jean-Paul Belmondo, Agnès Varda… Elle devrait recevoir cette récompense des mains du Président du Jury de cette 74e édition, Spike Lee, qui l’avait dirigé pour « Inside Man » en 2006… Une bien belle édition, « collector » selon Thierry Frémaux.
Pascal Gaymard