Accueil À la Une CINEMA : Bernard Campan aide L’enfant qui mesurait le monde

CINEMA : Bernard Campan aide L’enfant qui mesurait le monde

Au départ, c’est un roman qui a beaucoup ému le réalisateur, Takis Candilis, venu au Pathé Masséna, avec son 1er rôle, Bernard Campan, présenter son 2ème film.

0

Takis avait débuté derrière la caméra avant de faire une brillante carrière dans la direction de chaînes de TV. Les deux se sont livrés au Petit Niçois.

Le Petit Niçois : Comment ce rôle est venu à vous ?

Bernard Campan : Par Takis puis mon agent. C’est un personnage intéressant, un beau rôle comme on dit. Ce promoteur immobilier est au bord de la rupture. On sent qu’il va tout perdre et il apprend que sa fille est morte dans une île grecque, alors qu’il ne l’avait plus vu depuis plus de 10 ans… Mais en même temps, il découvre qu’il a un petit fils. Il prend ce cadeau comme une seconde chance. Cela a été très plaisant de tourner avec Raphaël. Depuis l’âge de 4 ans, il avait envie de faire du cinéma et ça se sent. Il a été très professionnel. Je n’ai pas lu le livre pour ne pas être influencé dans ma manière de jouer. Raphaël a eu un petit frère handicapé dont il s’est beaucoup inspiré pour son rôle d’autiste. C’est un petit garçon sage et réservé. Nous avons beaucoup répété en amont. Pour la scène du bateau qui était un peu compliquée pour lui car il devait me frapper et que ce n’est pas dans son tempérament, je suis allé le voir dans sa chambre la veille. Je suis resté en contact avec lui après le film.

LPN : Le décor est un personnage à part entière ?

BC : Vous savez, l’île de Kalamaki en fait celle de Spetses, on en fait le tour en 1h30 à vélo. Elle n’est pas très touristique, plutôt familiale. Il n’y a rien, l’eau vient par tanker du continent. La particularité, ce sont ces petits bateaux rouge et blanc dont aucun n’est le même. Nous avons passé un mois et demi là-bas. A la fin, on faisait partie des meubles…

LPN : Avez-vous changé des choses dans le scénario ?

BC : Celui que j’ai eu en main, n’était pas abouti, alors oui, je me suis investi. J’essaie toujours de chercher la meilleure façon de dire les choses. Il ne fallait pas être verbeux mais fluide. Un silence parfois en dit plus qu’une longue tirade. Le spectre de l’autisme est très large, il fallait trouver la bonne attitude. L’actrice, Fotini Peluso (La Tresse), m’a fait penser à ma fille qui a le même âge, 28 ans. J’aimerai beaucoup qu’elles se rencontrent.

LPN : Et les Inconnus, c’est fini ?

BC : Entre 89 et 95, on a fait 2 spectacles, 6/7 émissions, un film en 1995, Les Trois Frères, et c’était la folie. Cela a été beaucoup de travail avec différentes strates dans notre humour. En septembre, nous lirons la 2ème mouture d’un scénario de Riad Sattouf qui devrait nous réunir à nouveau. Le tournage est prévu au printemps 2025… Entre temps, j’aurai un autre film en janvier…

Takis Candilis : le livre m’a bouleversé

LPN : C’est un retour aux sources ?

Takis Candilis : J’avais tourné mon 1er film à 17 ans mais je n’étais alors pas convaincu que c’était ma voie. Alors j’ai opté pour la direction de chaînes. Je suis tombé fou amoureux de ce livre et j’ai replongé. J’ai travaillé un an et demi sur la structure du scénario. Bernard (Campan) m’a bien aidé.

LPN : Comment l’avez-vous rencontré ?

TC : Nous avons le même agent, ça facilite les choses. J’ai revu tous ses films et presque sur le handicap m’a beaucoup interpellé. Ça a matché aussi ave Raphaël, c’était important. Avec « Maraki », ce sont trois être abîmés, brisés, enfermés dans leur univers. Chacun va devoir faire un pas vers la lumière.

LPN : Pourquoi cette île ?

TC : Je ne voulais pas d’une île touristique. Je vais souvent à Spetses, j’avais envie de filmer ces gens, c’est un peu ma Grèce à moi. C’est une île de pirates qui a joué un rôle important lors de la guerre d’indépendance face aux Turcs.

LPN : Alors une école ou un hôtel ?

TC : C’est tout l’enjeu du film. La transmission du savoir ou le gain économique ? Au cinéma, on est plus dans l’intime qu’à la télévision. J’adore pleurer au cinéma. Par les temps qui courent, je voulais faire un film lumineux, positif…

LPN : Vous avez un autre projet ?

TC : Oui, j’ai commencé un scénario original qui se déroulera dans le monde viticole. Le cinéma m’a rattrapé…

Propos recueillis par Pascal Gaymard

AUCUN COMMENTAIRE