Ça y est, le 74ème Festival de Cannes est bien fini… La nostalgie se lie sur tous les visages. Ce matin, nous sommes allés au Cinéum, le nouveau complexe ultra-moderne de Cannes La Bocca qui ne sera inauguré que fin juillet. Certaines séances du lendemain ont été délocalisées dans ce temple de béton dédié au cinéma. Le problème, les 50mn minimum pour revenir au Palais des Festivals. Nous avions manqué NITRAM dont les projections étaient à cheval avec un autre film en Compétition Officielle, LES INTRANQUILLES, une réflexion sur le bipolarisme proposée par le réalisateur belge, Joachim Lafosse (À perdre la raison). Leïla Bekhti et Damien Bonnard sont impeccables dans ces rôles difficiles, cette maladie peu reconnue étant très complexe pour l’entourage. Pour revenir à NITRAM, c’est un documentaire de fiction sur le drame de 1996 à Port Arthur en Australie où un passionné d’armes avait tué 26 personnes et fait autant de blessés. Le réalisateur, Justin Kurzel, nous fait vivre de l’intérieur la métamorphose du personnage campé par Caleb Landry Jones (Three Billboards) entre frustrations et échecs multiples. Sa mère castratrice au possible a également une responsabilité énorme dans cette tragédie. Pour ces derniers films, hormis les interprètes masculins, ils ne devraient pas figurer dans le palmarès final.
En attendant, Le Monde et Les Inrockuptibles font encore dans la provoc gratuite en octroyant leur Palme d’Or à MEMORIA, le film le plus ennuyeux du Festival. Quant au Jury FIPRESCI de la Critique internationale et celui du Prix Œcuménique, ils se sont entendus sur le même film, DRIVE MY CAR du Japonais Ryusuke Hamaguchi. La Semaine de la Critique a sacré FEATHERS de l’Égyptien, Omar El Zohairy. Le Prix SACD de la Quinzaine des Réalisateurs est revenu à LES MAGNÉTIQUES sur l’émergence des radios libres, le Prix Label Europa à A CHIARA de l’italien, Jonas Carpignano. A Un Certain regard, le Grand Prix est revenu au russe, Kira Kovalenko pour LES POINGS DESSERRES. Nous retiendrons le Prix d’ensemble pour les interprètes de BONNE MÈRE, l’excellent et positif film de Hafsia Herzi. Enfin, la Queer Palme a été attribuée à LA FRACTURE, le film sur les gilets jaunes où Marina Foïs et Valeria Bruni Tedeschi vivent une histoire d’amour finissante…
Il ne manque plus que le Palmarès de ce 74ème Festival de Cannes pour être complet. Le film de clôture n’est autre que OSS 117 : ALERTE ROUGE EN AFRIQUE NOIRE avec Jean Dujardin et Pierre Niney. Un grand éclat de rire pour finir un Festival qui en a manqué par bien des aspects.
Pascal Gaymard & Veronique Rosa
Photo : Dominique Maurel