Accueil À la Une CANNES – Festival du film : Les Femmes, ce sexe fort…

CANNES – Festival du film : Les Femmes, ce sexe fort…

Loin de #Balance ton porc ou de #Me Too, la Femme du Festival de Cannes 2021 a décidé de prendre son destin en main.

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Photo : Dominique Maurel

Elle est partout en position de force même si cela peut lui valoir des déboires comme à Marion Cotillard dans ANNETTE. Et que dire d’Ozon quand c’est bien Sophie Marceau qui organise la fin de vie de son père, l’excellent André Dussollier. Sa sœur devra l’accompagner coûte que coûte… Rien n’arrête une Femme décidée et qui a choisi. Il en est de même pour la professeure Bengali, dans REHANA MARYAM NOOR dénonçant un abus sexuel au mépris des conséquences pour sa propre carrière et de son rapport aux autres qui tous lui tourneront le dos. Le combat n’est pas gagné d’avance même lorsque l’on pense faire le bien. Les femmes de ménage de OUISTREHAM d’Emmanuel Carrère, emmenées par Juliette Binoche nous donne une vraie leçon de courage, de fraternité et de survie.

Femme libre et libérée…
Et puis, il y a toutes celles qui vivent leur vie, passant d’un homme à un autre au gré de leurs envies, de leurs sentiments, de leurs occasions de vivre en échappant à l’ennui. C’est le cas de la JULIE de Joachim Trier qui parle à l’ANAÏS et SES AMOURS. Entre Maria Grazia di Meo et Anaïs Demoustier, il y a bien plus que des correspondances, une vraie fusion du regard aux autres et à la vie. Carpe Diem, vis le temps présent, trompe-toi, trompe-les mais aime avec toujours le même enthousiasme, entrain, et passion. Que dire aussi de Dylan Penn qui crève l’écran dans le rôle à l’écran comme à la ville de la fille de Sean Penn dans FLAG DAY. La gymnaste, OLGA, tiraillée entre sa carrière sportive sous la bannière suisse et son pays d’origine, l’Ukraine qui s’enfonce dans la crise avec au 1er plan sa mère, est encore un exemple de personnage fort peu impressionnable…

Femmes courage et volontaires…

Et puis, il y a nos Palmes d’Or des Femmes fortes de cette première semaine de Festival. Un trio qui dépasse toutes les autres. Tout d’abord, la BONNE MÈRE d’Hafsia Herzi est tout simplement un modèle pour le vivre ensemble en banlieue. Hafsia Herzi, pour ce film que l’on sent très autobiographique sur les quartiers Nord de Marseille, veut donner une autre vision plus positive de ces cités. Cette femme de ménage et aussi aide-soignante à domicile est reconnue et aimée de tous, un vrai modèle d’assimilation. Quant à BENEDETTA, Virginie Efira fait fi de toutes les critiques et elle est cette Sainte qui assume son sentiment religieux tout comme son attirance sexuelle pour sa compagne de cellule. Enfin, la mère de LINGUI LES LIENS SACRES de Mahamat-Saleh Haroun fait face à l’Imam de sa mosquée, à sa communauté, aux hommes pour faire avorter sa fille de 15 ans, violée. Elle résume toutes les autres et les magnifie dans un pays islamique comme le Tchad où l’excision est encore une pratique usuelle… Des Femmes qui luttent envers et contre tous.

Véronique Rosa
Photos Dominique Maurel

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