Par Mathilde Vignal – Photos Dominique Maurel
Cannes, jour 3 : Entre audace des premiers films et feu d’artifice d’action
Troisième jour sur la Croisette, et une certitude : le Festival n’appartient plus seulement aux géants du cinéma. Il est aussi devenu un terrain d’expérimentation pour une nouvelle génération qui ose se lancer derrière la caméra.
En effet, dans la section officielle, « Un Certain Regard« , les premiers films foisonnent. Scarlett Johansson, Harris Dickinson, Kristen Stewart, des visages connus qui troquent l’écran pour le script. Certains crieront au caprice de star, moi j’y ai vu au contraire des tentatives sincères, parfois maladroites, souvent courageuses. Leurs propositions respirent une forme de fragilité : récit plus brut, mise en scène peut être plus dépouillée, émotions moins formatées. Est-ce la naissance d’un nouveau regard sur le monde ? Il est encore tôt pour le dire, mais cette génération semble vouloir parler vrai. Et ça fait du bien.
Côté film j’ai vu Mission : Impossible – The Final Reckoning. Oui, on est à Cannes, et oui, j’assume. Et franchement ? J’ai adoré.
Ce film est un concentré d’action pure, avec Tom Cruise qui, à 62 ans, défie les lois de la gravité et de la logique. On sent vraiment l’engagement physique de l’acteur, et ça se ressent à l’écran. Le scénario, bien que complexe, ne fait jamais oublier que c’est avant tout un film qui mise tout sur l’adrénaline et le spectacle. Entre courses-poursuites effrénées, plongées sous-marines et cascades vertigineuses, le film ne lésine pas sur le spectaculaire. Du rythme, des scènes bien calibrées, une montagne russe visuelle et ce savoir-faire propre à la franchise que personnellement j’adore. Une belle manière de conclure même si forcément je reste sur ma faim car c’est le dernier chapitre de cette saga.
Sur les marches, le glamour reste un jeu de posture, mais derrière les paillettes, l’industrie semble chercher une forme de remise en question. Le marché du film est plus calme qu’à l’accoutumée, et les vendeurs murmurent déjà que 2025 sera une année de transition. Moins d’argent, plus de risques. Paradoxe ? Non : c’est peut-être la meilleure chose qui puisse arriver au cinéma.
Jour 3 à Cannes, c’est ça : des visages familiers qui se réinventent, des hommages qui déstabilisent, des récits qui se cherchent. Et dans tout ce tumulte, une vérité simple : le cinéma, quand il ose, nous donne encore envie d’y croire.