Par Pascal Gaymard – Photos Dominique Maurel
Vendredi 23 Mai : 13 JOURS 13 NUITS pour sauver Kaboul
Une fin de Festival a toujours quelque chose de triste alors nous essayons de poursuivre jusqu’au bout de la nuit le plaisir de faire partie de cette grande « famille » du cinéma mais si parfois elle peut nous agacer voire nous exaspérer… C’est le cas avec le dernier film des Frères Dardenne, Jean-Pierre et Luc, qui ont décidé de regarder (car il n’y a pas de mise en scène dans tout ça) comme à leur habitude, 5 jeunes filles mineures, JEUNES MÈRES qui vont essayer de s’en sortir. Cela suinte les bons sentiments, le politiquement correct, et procure au final, un sentiment de rejet bien légitime. Certains pensent à une 3ème Palme d’Or, pas nous !
Il en est de même de HONEY DON’T ! d’un frère Coen orphelin, Ethan, qui travaille seul désormais… Enfin, pas tout à fait puisque sa femme, Tricia Cooke, monteuse de métier, l’aide dans l’écriture de ses scénarios voire de sa réalisation. Est-ce un bien ? Si DRIVE-AWAY DOLLS (2024), avait la vertu d’être drôle, ce 2ème opus lesbien avec Margaret Qualley en star incontestée, n’est pas du meilleur goût avec encore des liaisons au féminin-féminin mais sous la forme d’un drame dans les quartiers ouvriers de Californie, loin de Hollywood et de ses paillettes… Cette séance de minuit ne restera pas dans les annales…
Dans un tout autre registre, Pierre Richard nous a présenté son 9ème film en Hors Compétition avec L’HOMME QUI A VU L’OURS QUI A VU L’HOMME. Un vieil excentrique venu de nulle part s’acoquine avec un autiste Asperger campé par Timi-Joy Marbot, le tout sous les yeux de Gustave Kervern, un garagiste voleur de voiture mais doté d’une certaine éthique. Le tout peut dérouter mais déroule sa petite musique loufoque et foutraque. Le film est éclairé par Pierre Aïm qui est aussi le chef-Op des Aigles de la République, film en Compétition Officielle.
La soirée de 21h45 nous a permis de découvrir l’œuvre sublime de Martin Bourboulon (Les Trois Mousquetaires), 13 JOURS 13 NUITS soit le temps pour la représentation consulaire française à Kaboul d’évacuer plus de 3000 Afghans pour faire oublier les lâches abandons de Harkis en Algérie. Roschdy Zem est au cœur de l’action avec à ses côtés, la belle devenue star internationale, Lyna Khoudri qui joue Eva, une jeune humanitaire franco-afghane. Au milieu de chaos, résultat du fiasco des Américains dans ce pays, une journaliste, campée par Sidse Babet Knudsen qui essaie de protéger les artistes du convoi de la dernière chance… Le film retrace l’histoire vraie du Commandant Mohammed Bida. Un vrai grand film à la gloire de la France, pour une fois, applaudi comme il se doit…
Enfin, THE MASTERMIND marque les débuts en Compétition de Kelly Reichardt. Le film est conforme à l’œuvre de la réalisatrice Américaine, décalée, désuet, déjanté aussi. Trois Pieds-Nickelés décident de voler 4 tableaux d’Art Moderne, signés Dove. Leurs chances de succès est mince en plein jour mais il s’agit juste d’y croire… pour espérer changer de vie. Josh O’Connor (aussi dans The History of Sound) est le personnage central de cette histoire de braquage à l’ancienne. Mais aucune chance que ce film ne figure au Palmarès du 78e Festival de Cannes… A priori…