par Pascal Gaymard – Photos Dominique Maurel
Samedi 18 Mai : EMILIA PEREZ de Jacques Audiard : Grand Prix du Jury !
Le coucher de soleil sur la Croisette était digne de certains vus à l’écran des salles du Palais des Festivals ! Que pouvions-nous attendre de cette journée ? Peut-être de savoir si Jacques Audiard avait retrouvé son inspiration après le peu convaincant Les Olympiades. Et rassurez-vous, son EMILIA PEREZ est magnifique, rude, dur, impitoyable, dangereux, bref il a tout pour plaire. Au départ, on ne savait pas trop ce qu’il fallait attendre d’une histoire de chef de cartel désireux de changer de sexe pour se construire une nouvelle vie loin de la violence et des meurtres. Tourné sous la forme d’une comédie musicale, EMILIA PEREZ oscille entre plusieurs genres, du thriller à la romance en passant par une violence assumée du film d’action. Cette 5ème collaboration avec le scénariste Thomas Bidegain est éblouissante, certes, mais pas assez tout de même pour concurrencer la Palme d’Or de Coppola, MEGALOPOLIS, mais assez pour être juste derrière avec un Grand Prix du Jury.
Le film d’Audiard, hasard du calendrier, entre en collision avec LA BELLE DE GAZA de Yolande Zauberman. Son dernier film a été présenté en Séance Spéciale et fait écho à Emilia Perez avec cette transexuelle arabe, partie de Gaza pour aller à pied à Tel-Aviv pour se faire opérer et changer définitivement de sexe. Yolande Zauberman a toujours défié voire questionner avec des sujets forts comme la pédophilie dans les milieux intégristes. Nul doute que sa BELLE DE GAZA fera encore polémique…
Par contre, la déception a été des plus grandes à la vision de CAUGHT BY THE TIDES, l’histoire d’une idylle sur 20 ans entre les deux protagonistes qui se fuient et s’attirent, distille un ennui quasi mortel qui ne reflète pas les précédents films de ce grand réalisateur chinois comme Touch of Sin (Prix du meilleur scénario à Cannes 2013) qui reste son chef d’œuvre ou encore des Eternels (2018) ou d’Au-delà des montagnes (2015).
Il ne restait que RUMEURS d’un trio atypique, le canadien, Guy Maddin, et les frères, Galen et Evan Johnson, pour égayer notre soirée cannoise. Et force est de constater que ces dirigeants du G7 qui se perdent en forêt alors qu’ils doivent gérer une crise mondiale n’a pas laissé indifférent le public cannois. Il faut dire que le casting est somptueux avec Cate Blanchett, Alicia Vikander, Roy Dupuis, Charles Dance, Nikki Amuka-Bird, Denis Menachet, Zlatko Buric et Takehiro Hira. Si le film part très fort avec un remerciement aux membres du G7 pour leurs conseils et leurs participations au film, le tout demeure très bavard là où les situations auraient pu être poussées encore plus loin. Dommage.