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77ème FESTIVAL DE CANNES : LE FESTIVAL COMME SI VOUS Y ÉTIEZ…… Mardi 21 mai

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par Pascal Gaymard – Photos Dominique Maurel

Mardi 21 Mai : ANORA, LE FIL, MARCELLO MIO, PARTHENOPE… Que de beautés…

L’amour, le temps, le sexe aussi, sont les thèmes récurrents de cette 77e édition du Festival de Cannes avec aussi un air de vengeance… Mais ils peuvent tous se combiner comme dans PARTHENOPE de Paolo Sorrentino (La Grande Bellezza, Youth, Il Divo…) où le réalisateur retrouve l’un de ses complices de toujours, Silvio Orlando, mais sans Toni Servillo. Grand amateur de beauté et du temps qui passe, le maître italien nous livre une belle surprise : Celeste Dalla Porta. Retenez bien ce nom car elle sera la future grande star du cinéma italien à la hauteur d’une Sophia Loren ou plutôt d’une Stefania Sandrelli qui la joue alors qu’elle est à la fin de sa vie. Contrairement à ce qui est dit dans le film en forme de miroir, elle n’a pas le regard éteint mais plutôt celui de la braise. Elle électrise tout le film par ses choix d’amants, ses choix de vie, ses choix de réparties dont elle s’est faite une spécialiste. Que ne ferait-on pas pour un bon mot qui cloue notre interlocuteur au pilori ? Alors non, le Sorrentino n’est pas une pub pour le parfum comme certains crétins ont pu le dire dans les files d’attente du Festival. C’est un hymne à la beauté qui permet tout et ouvre toutes les portes…

Pour rester en Italie, Christophe Honoré si souvent présent à Cannes (Chambre 212, Plaire, aimer et courir vite, Les chansons d’amour…) a eu une idée lumineuse. Faire le fille, Chiara, un nouveau père, Marcello. Avec MARCELLO MOI, Mastroianni revit et comme le dit Fabrice Luchini dans le film, nous allons pouvoir croire que nous sommes amis avec cet acteur d’exception qu’il compare à son maître, Louis Jouvet. Certes, le film peut paraître léger au vu d’un MEGALOPOLIS ou d’EMILIA PEREZ, mais il a le mérite de nous faire du bien, de nous faire rêver, de nous faire aimer la vie et toutes ces villes qu’il a traversé, ses films immortels, sa famille avec Chiara et Catherine Deneuve qui joue son propre rôle.

C’est encore l’amour que recherche la stripteaseuse d’ANORA de Sean S. Baker (Red Rocket). Ani de son diminutif, c’est Mikey Madison. Quand elle rencontre son jeune fils de milliardaire russe, elle y croit, elle va l’aimer et elle va l’épouser. Est-ce bien raisonnable tout ça ? Est-ce bien sérieux ? Est-ce bien réel ? Certes, là encore, le tout peut paraître bien divertissant même si le rythme du film ne permet pas au spectateur de s’endormir un instant… Le film mériterait-il d’être en Compétition ? Le débat reste ouvert…

Et puis, en Séance Spéciale justement, LE FIL, le dernier film de Daniel Auteuil qui lui aurait sans doute mérité d’être en Compétition… L’acteur-réalisateur y joue un avocat (encore une fois, on se souvient de sa prestation dans Un Silence) charismatique qui croit à l’innocence de Grégory Gadebois, accusé du meurtre de sa femme. LE FIL parle de ce lien si étroit, si tenu, si fragile de l’intime conviction entre son client et son avocat. Sa femme dans le film, Sidse Babett Knudsen lui montre la voie mais il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Délicat, subtil, précis, LE FIL nous livre un final éblouissant qui en fait un grand moment d’émotion et de cinéma…

Nous ne pouvons pas vous parler malheureusement car complet de la Palme d’Or d’honneur remise aux Studios Ghibli qui au travers des films de Hayao Miyazaki (Princesse Mononoké, Mon Voisin Totoro, le Voyage de Chihiro…) ont tant apporté au cinéma d’animation. C’est son fils, Goro Miyazaki, également réalisateur, qui a reçu le précieux coffret contenant cette Palme aux côtés de Kenichi Yoda. Rappelons à toutes fins utiles, que le dernier film du maitre, Le Garçon et le Héron, a reçu cette année, l’OSCAR du Meilleur Film d’animation à Hollywood…

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