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77ème FESTIVAL DE CANNES : LE FESTIVAL COMME SI VOUS Y ÉTIEZ…… Dimanche 19 mai

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par Pascal Gaymard – Photos Dominique Maurel

Dimanche 19 Mai : Dimanche 19 Mai : Des questions d’atmosphères…

Séances rattrapage ce dimanche 19 mai avec tout d’abord la Sélection Officielle, Un Certain Regard, avec ARMAND. C’est le petit-fils d’Ingmar Bergman et de Liv Ullmann, Halfdan Ullmann Tondel, qui livre son 1er film, ARMAND, où l’influence d’Ingmar est dans tous les plans. Une dispute entre enfants de 6 ans va tourner à l’affaire d’État dans une école car il y aurait eu attouchements sexuels d’un enfant sur l’autre… Les gosses ne seront jamais montrés hormis quelques photos mais ce sont les adultes qui focalisent l’intérêt du réalisateur. Il maîtrise parfaitement cette mise en abîme d’une mère actrice veuve qui élève seule son enfant, l’agresseur supposé, Armand, et de l’autre un couple qui semble modèle et qui sont les parents de l’agressé, Jon. L’actrice, Renate Reinsve, qui avait reçu un prix d’interprétation en 2021à Cannes pour Julie(En 12 Chapitres) de Joachim Trier crève encore une fois littéralement l’écran. Comme Snow Therapy de Ruben Ostlund, l’atmosphère devient de plus en plus pesante à mesure que nous apprenons les différends existants entre les deux familles. Dès lors, les menaces se font plus précises d’autant que les responsables administratifs de l’école ont choisi leur camp, celui de la victime. Pour un essai, c’est une réussite !

S’en est suivi un dessin animé pour adultes, SAUVAGES, présenté en Sélection Officielle Séances Spéciales. Ce très beau film de Claude Barras revient les dangers de l’exploitation des plantations d’huile de palme qui saccagent les forêts primaires notamment à Bornéo (mais aussi en Indonésie). Un groupe d’indigènes essaie de faire échec à la disparition de cette biodiversité si essentielle pour la planète. Une œuvre essentielle à montrer dans les écoles.

La déception est venue d’Un Certain Regard avec MY SUNSHINE du Japonais, Hiroshi Okuyama (soutenu dans la salle par le grand réalisateur, Hirokazu Kore-Eda, membre du Jury). Cette histoire de couple de patinage artistique sur fond d’homosexualité de leur entraîneur aurait été, tant le propos est minimaliste, un bon court métrage sans plus. Bien des pistes ne sont pas exploitées où seules les images de patinage sauvent un peu l’ensemble.

Pourtant, c’est encore à Un Certain Regard que la meilleure surprise est venue avec le rattrapage de BLACK DOG du chinois, Guan Hu. Aux portes du désert de Gobi, dans un coin perdu de Chine, un homme sort de prison et revient dans sa ville après avoir commis un homicide. Mais la famille du défunt n’entend pas le laisser tranquille. La cité est cerné par les chiens laissés en liberté par des habitants qui ont déserté les lieux. Ce paria va s’attacher au chien noir (d’où le titre du film) qui est le plus méchant de tous… comme le protagoniste principal de ce drame attachant et parfois même drôle. L’un de nos coups de cœur de la journée !

Et pour finir la journée, le délégué général, Thierry Frémaux a soigné la tendance à l’endormissement des Festivaliers. Pas de film asiatique aux combats toujours spectaculaires (City of Darkness) mais un film d’épouvante sur la quête de l’éternelle jeunesse, THE SUBSTANCE de Coralie Forgeat. Ce traitement permet de « générer une autre version de vous-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite… Il suffit de partager le temps : une semaine pour l’une et une semaine pour l’autre. Un équilibre parfait sur 7 jours ». Oui, mais voilà, si l’une des deux entités, Demi Moore ou Margaret Qualley, rompt ce fragile contrat, les deux ne faisant qu’une, alors c’est tout le processus qui déraille. Surtout quand le patron de la chaîne campé par Dennis Quaid met la pression su la plus jeune, plus belle et plus parfaite… Dans la veine de Titane qui avait valu à Julia Ducournau, une palme d’or. On en est encore loin tout de même…

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